14 décembre 2013

SELECTION HEBDOMADAIRE DU 14/12/2013


 
INSEE
http://www.insee.fr/fr/default.asp

-       Les métiers et leurs territoires par Jean-Michel Floch et Frédéric Lainé – INSEE Première n°1478 – décembre 2013

L’histoire industrielle, le développement des villes et les migrations ont façonné la géographie des métiers. Les ouvriers industriels sont ainsi surreprésentés dans les parties nord et ouest de la France, à l’exception de l’Île-de-France. Dans les régions méditerranéennes, la gamme des métiers reflète le poids de l’économie résidentielle, avec par exemple une proportion plus élevée d’ouvriers du bâtiment ou de certaines professions du commerce et de la santé. L’Île-de-France occupe une place singulière avec une forte présence de certains métiers de cadres. Plus largement, les emplois de cadres sont concentrés dans les très grandes aires urbaines, tandis que les ouvriers sont surreprésentés dans les petites aires urbaines ou les communes isolées. Les cadres et les agents de la fonction publique ont plus souvent changé de région en cinq ans que les autres personnes ayant un emploi…
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1478/ip1478.pdf

 
CREDOC
http://www.credoc.fr/

-       La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française (2013) par Régis Bigot, Patricia Croutte et Emilie Daudey –Rapport n°297 – novembre 2013

83% de Français disposent au moins d'un ordinateur (78% en 2011), 82% sont connectés à internet (76% en 2011) et 61% possèdent un ordinateur portable (50%).
Côté accès, quatre Français sur cinq sont connectés à internet à domicile, dont 89% via l'ADSL. Un score qui place la France au 5e rang des pays les plus connectés par foyer (77%), devant la Grande-Bretagne (74%) et l'Allemagne (69%).
Les usagers poursuivent leur transition d'un accès fixe à une multiplication de points d'accès. Le WiFi est désormais bien installé comme mode d'accès privilégié mais on constate aussi une forte diversification : ordinateur via WiFi (53%), ordinateur sur connexion fixe (52%), téléphone mobile ou tablette via WiFi (33%), téléphone mobile ou tablette via réseau mobile (27%).
La croissance des usages du mobile demeure le phénomène le plus marquant de ces dernières années. Après avoir progressé lentement, entre 2005 et 2010, le décollage s'est amorcé ensuite faisant bondir la connexion internet sur téléphone mobile de 12% en 2010 à 37% en 2013. Le phénomène lié à la montée en puissance des smartphones s'est traduit par une intensification des usages : 70% des utilisateurs envoient des SMS (65% en 2012), 37% naviguent sur internet (29%) et 30% consultent leurs courriels (23%).
La croissance enregistrée sur les niveaux de connexion et sur les terminaux se traduit par une progression des usages, ce que confirme l'étude dans les segments suivis les années précédentes :
- Les démarches administratives ou fiscales, après avoir marqué le pas, repartent à la hausse, passant de 48% à 53%. A titre d'exemple, les contribuables ont rempli 13,5 millions de déclarations de revenus en ligne contre 12,8 millions en 2012 et 10% des télé-déclarants ont eu recours aux modalités simplifiées sur smartphone.

- Le commerce électronique n'est pas en reste : la proportion d'utilisateurs passe de 49% en 2012 à 55% en 2013. Les 25-39 ans sont les plus actifs avec un taux d'usage de 79%.
Quant aux usages professionnels, ils se différencient en fonction de la CSP.  54 % des actifs de plus de 18 ans bénéficient d'un accès à Internet sur leur lieu de travail (contre 21 % en 2000, 37 % en 2005 et 48 % en 2009). Mais si 70 % des cadres font un usage quotidien d'Internet, ce taux passe à 42 % pour les professions intermédiaires et à 21 % pour les employés…
http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R297.pdf

 
Ined
http://www.ined.fr/

-       La masculinisation des naissances en Europe orientale par Christophe Z. Guilmoto, Géraldine Duthé - Population & Sociétés n°506 - décembre 2013

L'avortement sélectif des filles n'est pas le propre de l'Asie. Le phénomène touche aussi l'Europe à l'Ouest des Balkans et au Sud du Caucase.
La préférence pour les garçons reste l’explication principale d’un rapport de masculinité élevé à la naissance. La famille continue en effet de reposer sur la lignée masculine traditionnelle et la présence de garçons, avec lesquels les parents cohabitent le plus souvent après le mariage, renforce encore les liens familiaux. Ces structures fortement patrilinéaires et patrilocales ont d’autant mieux survécu aux décennies communistes qu’elles se sont trouvées renforcées lors de la chute du régime. La structure familiale s’est alors avérée l’institution sociale la plus solide, offrant à ses membres des garanties de sécurité, de soutien financier et de logement, se substituant aux organismes d’État qui réduisaient leur champ d’action et aux mécanismes de marché encore incapables de réguler les activités économiques pendant la période de transition socioéconomique…
Alors que ce phénomène a été décrit pour la première fois il y a plus de dix ans, on peut se demander pourquoi les autorités des pays concernés et l'Europe ne commencent à s'en préoccuper que maintenant
http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1661/publi_pdf1_population_societes_2013_506_masculinisation_naissances.pdf

 
OVE
http://www.ove-national.education.fr/

-       Conditions de vie des étudiants 2013- Repères 2013 – 10/12/2013

Un étudiant sur deux se sent en «difficultés financières». Seuls 43% considèrent avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels. Et si c’est le cas de 54% des enfants de cadres, ce n’est vrai que pour  36% d’enfants d’employés et 33% d’enfants d’ouvriers.
Hors période estivale, 46% des étudiants exercent une activité salariée. Pour une petite moitié d’entre eux (46%), cette activité est en lien avec le cursus scolaire (stage, alternance, etc.). Mais beaucoup exercent de simples jobs (35%), voire une activité «concurrente ou très concurrente» des études (19%).
Le budget mensuel moyen d’un jeune étudiant en France (681 euros) est abondé à moitié par les revenus d’emploi (49,7%). Suivent ensuite les aides familiales (20,8%) et les aides publiques (17,1%).
Plus d’un étudiant sur quatre (27%) déclare avoir déjà renoncé à voir un médecin. Dans la moitié des cas, le manque d’argent est invoqué
78% des étudiants se félicitent d’être dans la filière de leur premier choix. Le point noir concerne la vie des établissements : 12% des étudiants seulement s’y sentent pleinement intégrés.
L’acquisition d’un diplôme est considéré comme un facteur «très important» par 44,8% d’entre eux…
http://www.ove-national.education.fr/medias/_EXE-Brochure_Reperes_OVE_2013_DEF.pdf

 
POLIS - CNRS-UNIVERSITE
http://anrpolis.fr/

-       Enquête « POLIS-autorité » Directeur : Sebastian Roché – octobre 2013

Durant les mois de septembre à décembre 2012, une dizaine d'enquêteurs ont visité 685 classes d'élèves de la 4e à la 1re dans les agglomérations lyonnaise et grenobloise. Des établissements de tous types, public ou privé, d'enseignement général, technique et technologique, situés en centre-ville comme en banlieue. 13 679 adolescents ont été interrogés. Quelques chiffres.
34 % des adolescents interrogés ne font pas confiance à la police, 40 % d'entre eux jugent son attitude agressive et raciste. Seuls 62 % déclarent lui « faire confiance ». Cette défiance est deux fois plus forte dans les quartiers sensibles : près de deux mineurs sur trois déclarent s'en méfier.
Une petite moitié disent avoir déjà été confrontés à un policier ou à un gendarme, pour la plupart dans le cadre de l'école ou en demandant un renseignement. Mais un sur quatre a vécu cette expérience lors d'un contrôle, à deux-roues ou dans la rue. Seule une minorité d'entre eux déclarent avoir été en contact avec les forces de l'ordre parce qu'ils étaient soupçonnés d'un délit. 47 % des jeunes « qui passent très souvent leur temps libre au bas des immeubles » ont fait l'objet de contrôles sur la voie publique. 37% déclarent avoir vu au moins une fois depuis 1 an (dont 19 % à plusieurs reprises) des policiers ou des gendarmes manquer de respect à quelqu’un.
Seuls 62 % des jeunes interrogés déclarent lui « faire confiance ». Cette défiance est deux fois plus forte dans les quartiers sensibles : près de deux mineurs sur trois déclarent s'en méfier.
Un jeune interrogé sur cinq avoue que, confronté à une émeute urbaine, il y participerait. 15% assurent que jeter des pierres sur une voiture des forces de l'ordre « peut se justifier »…
http://anrpolis.fr/uploads/reports/8/polis-autorit-premiers-rsultats-nov-2013.pdf

 
La Vie des idées
http://www.laviedesidees.fr/

§    article

-       Salariat ou revenu d’existence ? Lecture critique d’André Gorz par Robert Castel – 06/12/2013

Gorz a mesuré, avec justesse, les transformations du travail à partir des années 1970, devenant à ses yeux de plus en plus aliénant. Il en a conclu qu’afin de s’en libérer, il fallait promouvoir un revenu d’existence assurant pour tous des conditions de vie décentes. La proposition est séduisante, mais, comme le souligne R. Castel dans ce texte posthume, elle est économiquement et historiquement contestable.
Ce texte inédit et posthume de Robert Castel, écrit en octobre 2012, vient à la suite du portrait d’André Gorz, « André Gorz, penseur de l’émancipation » et sera suivi d’un autre point de vue critique sur son œuvre, de Bernard Perret (« Écologie et émancipation. Penser avec et contre Gorz »).
http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20131206_andre_gorz_et_le_travail.pdf

 
ARDIS
http://www.ardis-recherche.fr/fr/presentation/

-       La justice pénale est-elle discriminatoire ? Une étude empirique des pratiques décisionnelles dans cinq tribunaux correctionnels par Virginie Gautron et Jean-Noël Rétière -

Les statistiques policières et judiciaires dévoilent régulièrement une focalisation de l’appareil répressif sur certains publics, notamment les franges les plus marginalisées de la société. De nombreuses études ont souligné une nette surreprésentation en prison des milieux défavorisés en capitaux économiques, sociaux et scolaires, ainsi que des personnes de nationalité et/ou d’origine étrangère. Certains auteurs déduisent de telles données la preuve d’une sévérité accrue des organes de jugement à l’encontre des classes sociales défavorisées et des minorités, sinon de véritables pratiques judiciaires discriminatoires. Si le thème de l’égalité devant la loi suscite depuis des siècles d’intenses débats juridico-philosophiques, les études empiriques consacrées au sujet sont relativement récentes et, en France, elles sont particulièrement rares.
L’objectif n’est pas, ici, de s’intéresser aux mécanismes sélectifs de production de la clientèle pénale, mais plutôt de comprendre ce qui se joue une fois les magistrats saisis d’une affaire. Au bout du compte, quel concours ces derniers apportent-ils à la reproduction des clivages sociaux ? Faut-il voir dans la surreprésentation des populations les plus vulnérables parmi les condamnés, la preuve d’une sévérité accrue des instances de jugement, susceptible d’être rapportée à des pratiques judiciaires discriminatoires ?
L’étude confirme l’écrasante présence des classes populaires, de publics plus fortement exposés à l’inemploi ou déclarant de faibles revenus, et peu dotés en capitaux scolaires…
Bien que les filières pénales varient selon les caractéristiques socio-économiques des prévenus, ces premiers résultats ne sont pas nécessairement la preuve, mais tout au plus des indices, d’une discrimination négative à l’encontre des minorités et des populations défavorisées en capitaux économiques, sociaux et/ou scolaires. En effet, il existe par ailleurs des corrélations étroites entre le fait de se trouver sans emploi, de commettre une infraction plus grave, et de posséder un casier chargé…
En conclusion, si l’étude statistique permet d’éclairer le processus de décision judiciaire, elle montre aussi les limites d’une mathématisation des logiques d’action des magistrats. Les entretiens rappellent que ces prises de décision s’accomplissent lors d’interactions complexes entre les protagonistes du processus judiciaire, qui s’inscrivent par ailleurs dans un contexte social et politique spécifique. De nombreux facteurs entrent en jeu dont notamment  les marqueurs pénaux comme le passé judiciaire, la qualification des faits, la comparution immédiate, la détention provisoire et finalement tout ce qui alimente la hantise des magistrats d’une non (re)présentation à l’audience, d’une soustraction à l’exécution de la peine ou de difficultés d’exécution etc. Ce qui bien sûr « pénalise » par exemple les SDF…
http://www.ardis-recherche.fr/files/speakers_file_13.pdf

 
FONDATION ROBERT SCHUMAN 
http://www.robert-schuman.eu/fr/

-        Newsletter n°605 – 09/12/2013

   Sommaire : A la une ! : Dons - Appli/mobiles - France/Hongrie - Femmes Crise financière : BCE - Chypre - Espagne - France - Grèce - Irlande - Roumanie - Royaume-Uni Croatie - Portugal  Commission : Immigration - Banques - Stages Conseil : Justice/Intérieur - Télécoms/Transports - Compétitivité - Roms Allemagne : Franco-allemand France : Afrique Italie : Pologne - Loi/électorale Luxembourg : Gouvernement Pologne : Retraites Royaume-Uni : Eurostar Ukraine : Contestations OSCE : Sommet ONU : Centrafrique OCDE : Education OMC : Accord OTAN : Sommet Eurostat : Croissance - Pauvreté Echanges Etudes/Rapports : Fiscalité - Corruption Publications : Union politique - Industrie/France Culture : Expo/Rome - Expo/Grenoble - Prix/Turner - Cinéma - Musée/Bruxelles - Scala/Milan
http://www.robert-schuman.eu/fr/doc/lettres/lettre-605-fr.pdf

 
IPSOS
http://www.ipsos.fr/

-       Trend Observer 2014 – 10/12/2013

-                     Une santé moyenne qui ne cesse de s’améliorer, une espérance de vie qui monte en flèche, une assistance technologique de plus en plus répandue (un Américain sur cinq  surveille aujourd’hui sa santé grâce à un terminal technologique) : notre rapport au corps est en train d’évoluer fortement.  En Europe comme aux Etats-Unis, au Japon comme en Chine, près de 80% des personnes interrogées dans nos enquêtes ont la conviction que « tout peut recommencer à n’importe quel âge ». Bientôt, les individus vont également pouvoir intégrer les technologies de l’information à même leurs corps. En septembre 2013, Google a annoncé son objectif d’allonger la vie humaine. Cette annonce traduit un fait majeur : les destins respectifs de la médecine et des technologies de l’information sont désormais de plus en plus imbriquées.
-                     L’effacement des frontières traditionnelles s’observe également en ce qui concerne les modèles culturels et économiques. Sur le plan culturel, c’est désormais un phénomène de plus en plus visible : le « Sud » (au sens large) inspire le nord. De plus en plus de produits pensés en dehors des Etats-Unis ou de l’Europe y connaissent de grands succès. L’exemple des produits d’hygiène et des cosmétiques est connu.  L’économie est aussi marquée par des bouleversements qui abolissent les frontières entre les producteurs et les consommateurs. La diffusion des imprimantes 3D d’un côté et celle des objets connectés, de l’autre, sont les deux grands tournants de ces dernières années. Ils obligent à repenser radicalement nos modèles traditionnels de production et de gestion. Les objets devenus intelligents augmenteront notre confort et optimiseront notre consommation. Les individus s’émanciperont de prérogatives jusque-là dévolues à des intermédiaires. Ils pourront contrôler eux-mêmes à distance une partie des opérations aujourd’hui réalisées par des entreprises spécialisées.
-                     L’effacement des frontières entre la fiction et la réalité est une autre des évolutions majeures de ces dernières années. L’un des phénomènes les plus marquants est l’apparition de stars virtuelles dans le monde réel, comme Hatsune Miku au Japon, ou l’apparition de stars bien réelles dans des univers virtuels comme les jeux vidéo. Dans ce contexte, le succès du « selfie » (autoportrait via smartphone) favorise également une mise en scène de soi qui repousse les frontières entre réel et imaginaire. En 2013, 48% des Français utilisent leur smartphone pour se prendre eux-mêmes en photo. Ils n’étaient que 25% à faire la même chose l’année précédente ;
-                     L’univers professionnel n’est pas épargné par le brouillage des frontières. Dans les économies touchées par la crise, nombreux sont ceux qui ont été contraints de cumuler plusieurs jobs pour préserver leur niveau de vie. Mais ce qui constitue une solution provisoire pourrait bien, à l’avenir, devenir un modèle pour certains. Les jeunes générations sont en effet plus ouvertes à ce type de solution. 38% des moins de 30 ans déclarent en 2013 qu’ils « aimeraient bien exercer plusieurs métiers à la fois ». Ils sont également majoritairement favorables au télétravail. 71% des moins de trente ans le disent aux USA, 56% en France et 52% en Allemagne.
-                     Notre vie quotidienne est également affectée par l’effacement des frontières. Signe des temps : les premières discothèques du matin sont apparues en Grande Bretagne ; Le succès grandissant du Replay (68% des téléspectateurs français y ont déjà goûté)  ou du podcast modifie également notre rapport aux médias. Nous devenons beaucoup plus flexibles dans notre vie quotidienne, et nous ajustons nos consommations de médias à nos envies en ignorant les frontières habituelles…
http://www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/actualites/2013-12-10-trend-observer-2014-apprendre-vivre-dans-monde-hybride


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